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Scrivener: organiser la structure de ses textes

7.04.2013

À partir d’une certaine longueur, tout texte a besoin d’une structure. C’est particulièrement vrai pour les textes longs (cela vous semble évident pour une thèse scientifique, par exemple), mais également pour tout travail de fiction, et cela va bien au-delà du simple découpage en chapitres.

Il existe différentes écoles pour structurer une histoire, et vous pouvez tomber sur des méthodes un peu partout sur internet. Mais que vous penchiez pour la structure en 7 points (exposée par Dan Wells) ou le développement d’histoire en 8 points (Randy Ingermanson), la nécessité de structurer son texte est là.

Et c’est l’un des (nombreux) points forts de Scrivener, puisque cet outil va être d’une grande aide pour travailler la structure d’un texte, quelle que soit sa longueur, offrant une vue aérienne du projet, et permettant de faire des modifications dans l’ordre des scènes, chapitres ou sections très facilement.

Usine à gaz, Scrivener ?

Mais l’interface de Scrivener peut vite faire peur et décourager le premier utilisateur, simplement devant l’ensemble (énorme) des possibilités offertes.

Scrivener, la première fois que l’on ouvre un projet.

Dans un précédant article, nous avons déjà vu qu’il est très facile de modeler le logiciel pour en faire ce que l’on veut, et simplifier grandement l’interface pour se concentrer sur la tâche.

Beaucoup mieux ! Notez les extraits de mon thriller, Ximera, à paraitre tout bientôt !

L’un des gros points forts de Scrivener est donc de vous laisser tous les outils pour élaborer finement la structure de votre texte, mais sans forcément qu’ils vous étouffent. Ils sont présents, et seulement si vous en avez besoin.

En termes d’organisation et de structure, différentes façons de penser le problème sont disponibles. Vous pouvez utiliser le corkboard (littéralement: “tableau de liège”) sur lesquelles viennent s’épingler différentes cartes (avec des titres ou des mini-synopsis), cartes qui correspondent aux différentes sections (ou chapitres) de votre texte, ou bien l’outliner, étant donc un plan plus ou moins détaillé du projet.

Outliner ou Corkboard – Mode plan détaillé ou post-it épinglés.

Certains auteurs fonctionnent beaucoup avec ce genre de tableau, sous cette forme ou celle de post-it, par exemple, pour avoir une vue d’ensemble du projet, et donc avoir une idée générale de la structure, du rythme, de l’utilité de chaque scène. Et ce, d’autant plus que d’autres informations sont disponibles grâce à l’inspecteur (pour mémoire : ⌘-⌥-I pour le masquer ou le montrer).

En 1, un synopsis de la fiche séléctionnée (qui peut être générée automatiquement), et en 2, les notes associées au document.

Une autre façon de voir les choses est sous la forme d’un outliner, forme de plan détaillé que j’utilise plus souvent, simplement parce que cela correspond mieux à ma façon de penser mon histoire.

Ici, j’ai masqué l’inspecteur, et je me concentre uniquement sur les scènes (ou chez moi: les chapitres), avec un petit synopsis pour chacun, le point de vue (POV), le statut de la scène en question, et toute option que je souhaite voir dans cette vue.

Ici comme ailleurs dans le logiciel tout est personnalisable, dans le menu View > Outliner Columns.

Bien entendu, rien ne vous empêche d’utiliser les deux systèmes, ou de passer de l’un à l’autre selon vos besoins. Ce ne sont finalement que des façons différentes de présenter la structure de votre document, disponibles à portée de clic.

Simplifier

Il est vrai que l’interface peut faire peur, et particulièrement si l’on ne parle pas l’anglais (encore qu’une version francisée est en préparation). Mais l’idée ici est de servir l’auteur, et une fois que l’on a configuré la vue de l’outliner comme on le souhaite, on a plus a y revenir, et travailler le texte en lui même devient, du coup, beaucoup plus facile.

Ainsi, dans ces deux modes de vue, il suffit de cliquer et glisser une scène entre deux autres, ou encore de sortir une scène inutile de l’ensemble du texte, en bref, déplacer, supprimer ou rajouter des bouts de textes de chapitres, de scènes, et se concentrer sur l’histoire à raconter et pas sur une interface.

Sans compter que tout est sauvegardé. Même si vous jetez une partie de votre texte, tout est conservé et vous pourrez le retrouver dans la corbeille du logiciel.

On peut donc, en toute liberté, modifier la structure profonde de l’histoire, juste pour voir si cela fonctionne mieux, aérant tel chapitre, regroupant tel et tel événement.

Un vrai régal.

Pour la petite histoire, la première partie de Ximera était rédigée dans Pages, et au bout de 75000 mots (grosso modo 250 pages pour les gens ne parlant pas le “mot compté”), déplacer un simple paragraphe d’un endroit à l’autre du texte était pour le moins épique. Puis j’ai découvert Scrivener, ce qui a grandement facilité mon travail (dans le sens “enlever de la friction”).

Spliter, merger (ou l’art de franciser des mots anglais)

Oui, mais si je veux tout réorganiser, couper un chapitre en deux, coller deux bouts de textes et pas simplement déplacer un chapitre entier ?

Ici encore, des petits raccourcis clavier peuvent sauver bien du temps.

Je me rends compte qu’un chapitre est trop long, je souhaite en faire deux chapitres distincts. Il suffit de placer mon curseur à l’endroit de la séparation:

Puis ⌘-K, pour me retrouver avec un nouveau chapitre (que je dois renommer).

Pour faire l’inverse, je sélectionne deux chapitres (sections, morceaux de texte, comme vous voulez)

Puis ⇧-⌘-M, pour en faire un chapitre unique.

Simple. De quoi se concentrer uniquement sur l’histoire à raconter, son rythme, sa structure.

Au final

Scrivener peut se configurer aussi bien en un “lieu” d’écriture minimaliste, pour se concentrer, quelle que soit la longueur de son texte. Et dès que les choses ont besoin de structure, ce logiciel devient indispensable, et les outils sont à disposition, simplement “cachés” pour ne pas me distraire.

Comme il est tout à fait personnalisable, c’est à vous d’en faire votre outil d’écriture.

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